Acouphènes et hyperacousie
 
 
 
Surdité
 
Quand on évoque un traumatisme auditif, on pense tout de suite à une perte auditive (surdité partielle).
Pour moi, les examens ont révélé un "trou" d'environ -25 dB à la fréquence de 6000 Hz pour les deux oreilles,
sans doute dû au concert.

Si je n'avais eu "que cela", ma vie n'aurait pas été bouleversée, et ce site n'existerait pas.
Mais je suis touché par deux autres phénomènes beaucoup plus graves et beaucoup moins connus.
 
 
 
Acouphènes = sifflements d'oreilles
 
Les acouphènes sont des sifflements ou des bourdonnements d'oreilles.

La plupart des gens connaissent ce phènomène, pour l'avoir ressenti
de manière temporaire après une exposition au bruit ou après une période de stress.
Les acouphènes sont alors de faible intensité et disparaissent au bout de quelques minutes ou heures.
 
 

En cas de traumatisme auditif aigu :
 
  • Les acouphènes sont permanents. Je les perçois tout le temps, et de manière particulièrement sensible dans les endroits calmes. Mais leur intensité augmente

    • avec le bruit et je les entends aussi dans les ambiances bruyantes.
  •  
  • Les acouphènes sont puissants et se manifestent par des sifflements aigus extrêmement gênants.
  •  
  • Les acouphènes entrainent une dégradation de l'audition en ajoutant un sifflement aux "vrais" sons : ils rendent métalliques et désagréables tout ce que j'entends.
    		•
     
    Les acouphènes permanents sont très invalidants.

    Ils gênent constamment la concentration le jour,
    empêchent de dormir la nuit, 
    et deviennent insupportablement obsédants. 

     
     
     
    Hyperacousie 
    = 
    hypersensiblité auditive + douleur 

    Il est très difficile de s'imaginer ce qu'est l'hyperacousie quand on ne l'a pas vécue soi-même.

    L'hyperacousie, c'est percevoir les sons plus forts qu'ils ne le sont vraiment.

    Vous voyez une mobylette qui passe, mais vous entendez une moto.
    Vous voyez une porte qui claque, mais vous entendez un pétard qui explose.
    Vous voyez un enfant qui pleure, mais vous entendez une sirène qui hurle.
    etc.

    Cette hypersensibilité s'accompagne dans mon cas de douleurs auditives.

    En d'autres termes,
    entendre fait souffrir.

    Cette douleur se manifeste au niveau des oreilles juste après la perception du son.
    En cas d'exposition prolongée au bruit, elle se diffuse dans le cou et dans la gorge,
    et se prolonge pendant plusieurs heures après la disparition du bruit.

    Plus le son est fort, sec et aigu,
    plus il est insupportable et douloureux.
     
     

     Voici un tableau de quelques bruits et ambiances sonores de la vie quotidienne
    que je supportais sans aucun problème AVANT le 5 juillet 1998. 
     
     
    tic-tac de montre, de réveil, de pendule
     GÊNE
    interrupteur électrique
     
    vent modéré
     
    frottement de la peau sur la peau
     
    frappe sur clavier
     
    journal ou magazine dont on tourne les pages
     
    baiser "qui craque"
     
    chants et cris d'oiseaux
     
    bord de mer, ressac
     
    voix de "puissance" normale
        FORTE  GÊNE
    manipulation de sacs ou d'emballages plastiques
     
    eau qui s'écoule d'une douche, d'un robinet
     
    manger des chips, des figues...
     
    craquements de parquet
     
    clés qui s'entrechoquent, manipulation de serrure
     
    éternuements
     
    musique d'ambiance dans un magasin calme
     
    intérieur d'une voiture qui roule
     
    télé ou radio à volume normal
     
    circulation automobile modérée
     
    voix forte ou poussée, la mienne comprise
     
    imprimante matricielle
     
    aboiements
     
    toux
     DOULEUR
    feu de bois (cheminée...)
     
    conversation téléphonique
     
    autoradio à volume normal
     
    freinages (grincements, sifflements)
     
    grincements de portes, de portails, de volets
     
    froissement, déchirement de papier
     
    claquements de portes, de portières
     
    grands magasins, hypermarchés
     
    cris d'enfants
     
    cinéma
     
    musique forte : au pub, à la patinoire...
     DOULEUR INSUPPORTABLE,
    alarmes, sirènes, klaxons, sifflets, sonneries
     COUPS AU COEUR,
    réunions de famille, d'amis, de travail
     SUEURS FROIDES
    échappements libres, trafiqués ou défectueux
     
    crissements de pneus ou de semelles
     
    chocs de couverts (assiette, verre, plat,...)
     
    coups de marteau, marteau-piqueur
     
    applaudissements
     
    mariage (sauf cérémonie civile)
     JE N'AI PAS VOULU TESTER
    fête foraine
     
     feu d'artifices et pétards
      

    L'hyperacousie rend le monde hostile et douloureux.

    A force de souffrir, on abandonne progressivement ses activités,
    on renonce aux contacts avec les autres.

    Finalement, à bout de résistance, on doit arrêter son travail.
       
      
      
    En résumé
      
    L'hyperacousie est particulièrement handicapante dans la vie active et dans les loisirs.
    L'hyperacousie rend le monde extérieur insupportable.

    Pour éviter la souffrance, on se replie donc dans les endroits calmes, on s'enferme chez soi.

    Les acouphènes prennent alors le relais, envahissant le silence et l'esprit de manière obsédante.
    Avec les acouphènes, on ne peut plus supporter son propre corps.

    La souffrance vient donc du monde et de soi même, de l'extérieur et de l'intérieur.
    Il n'existe pas de refuge, pas de répit.
     
     
    Les acouphènes et l'hyperacousie,
    c'est l'enfer sur la terre :
    une torture physique et morale permanente.

      
     
     
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